Le Mexique, Octavio et Lola

Pourquoi le Mexique ? De quelle nature peut bien être cette fascination que ce pays exerce sur moi depuis de si longues années ? Pourquoi cet "ailleurs", comme on élit un "autre" soi-même, et pas un autre précisément ? Sans doute parce que le Mexique, qu'André Breton voyait comme "étant surréaliste vingt-quatre heures sur vingt-quatre", répond parfaitement à toutes mes attentes, qu'elles soient politiques, esthétiques, anthropologiques. Parce qu'il est un hymne à être autre chose que ce que nous offrent les sociétés occidentales dont la dégénéresence structurelle a connue son acme dans le sud des Etats-Unis dernièrement.
Alors quoi d'autre ? Tout. Les différents niveaux de réalités révélés par la conscience cosmique des quelques cinquante-six ethnies indiennes répertoriées, les yaquis fiers et sublimes du nord et les tzotziles rayonnants du Chiapas, en pleine guerre larvée, la musique ranchera "del norte", Lola Beltran (c'est elle en photo) et la maison en ruine de Maria Felix retrouvée au hasard d'une pérégrination dans un village oublié.
Et Octavio Paz qui ne cesse d'éclairer la nuit dans laquelle nous sommes. J'ai retrouvé il y a peu une introduction qu'il avait écrite, peu après avoir été nobélisé, pour la plaquette de présentation de la manifestation "Les belles étrangères" à Paris en 1991. Je vous en propose un extrait.
"Le Mexique est un fragment, une partie d'une hsitoire beaucoup plus vaste. Les révolutions contemporaines en Amérique-latine ont été et sont des réponses à l'insuffisance du développement, d'où procèdent aussi bien leur justification historique que leurs fatales et évidentes limites. Les modèles de développement que nous offrent aussi bien l'Est et l'Ouest sont des compendiums d'horreurs : pourrons-nous à notre tour inventer des modèles plus humains et qui correspondent mieux à ce que nous sommes ? (...)
Allons-nous enfin nous montrer capables de penser une société qui ne soit pas fondée sur la domination d'autrui et qui ne nous mène ni aux glacials paradis policiers de l'Est ni aux explosions de nausée et de haine qui interrompent le festin de l'Occident ?"


1 Comments:
Moi, je suis beaucoup plus romanesque... Depuis tout petit, je suis fasciné par La Grande-Bretagne. Je pensais que j'étais un anglais qui est né dans un mauvais pays. Finalement, c'est la France qui m'a accueilli... et ce n'est pas plus mal !
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