Dans un passé pas si lointain

Cela fait quelques temps déjà que j'y pense. Il va bien falloir se soumettre à quelques exercices de pensée retrospective. Pas de nostalgie à trois balles ! Surtout pas ! Mais savoir ce qui a vraiment compté pour nous, dans cette époque pas si lointaine "when we were so young and beautifull..."
"An ideal for leaving" qu'ils disaient. Jusqu'à quel passé récent avons nous su le tenir cet idéal. Pourquoi ces ballades dans un Paris dévasté par l'architecture moderniste des années 80 donnent-elles un goût amer ? Pourquoi le marché Malik des puces de Saint-Ouen n'offrira plus jamais au regard le même enchantement ? J'ai encore le souvenir des odeurs des fripes que l'on dénichait comme des trésors qui garantissaient au retour chez nous les signes d'une appartenance merveilleuse. Je ne me risque plus vraiment rue Saint-Denis, ou rue Sainte-Opportune sans chercher vainement les repères d'une époque indécise mais pleine de promesses. Ces promesses n'étaient-elles pas déjà seulement le mode de vie que nous nous autorisions pour survivre dans un monde que nous savions déjà vieux et obsolète ?
Quelqu'un a écrit que "le vrai sentiment de l'Europe est une nostalgie de l'Europe". En revoyant sur le petit écran "Les ailes du désir" de Wenders, j'ai trouvé que la force et la faiblesse de ce film résidaient, et cohabitaient, dans cette nostalgie. Les seuls personnages auxquels je portais attention étaient les personnes âgées, marchant dans un Berlin encore dévasté que déjà ils ne pouvaient reconnaître. Je développerai quelque chose là-dessus je pense.


0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home