jeudi, août 18, 2005

Le bruit et la fureur

La société post-moderne a totalement digéré toutes les formes révolutionnaires produites par les "angry young men" de toute l'Europe durant tout le début du XXe siècle, mouvement accéléré par deux guerres mondiales de haute technicité parachevant même dans leur cynisme et leur totale cruauté les esthétiques des avant-gardes en consacrant le cubisme dans les tranchées de 1914-18, comme le constatera Fernand Léger, et le surréalisme froid à Hiroshima en août 1945, laissant Breton et ses amis à la terrasse d'un hypothétique café new-yorkais perdre leurs dernières illusions sur l'espèce humaine.
Charles Duits, écrivain prodigieux et oublié des français, jeune poète exilé aux côtés du pape du surréalisme aux Etats-Unis à ce moment même de l'histoire moderne, perdait ses croyances en une aube meilleure où la science consacrerait les ambitions d'une société qui se prétendait tournée vers l'achèvement du bonheur universel. Il retournera en France et, après quelques douloureuses crises mystiques, trouvera dans l'écriture d'une oeuvre unique dans son genre un échappatoire à la folie des hommes. Ses textes consacrent l'érotisme suprême et primitif à la manière d'un Reich et le dépassement de la conscience sous l'emprise d'expériences sous psychotropes qui réconcilieraient Michaux et Castaneda.
Ansi l'histoire commençait vraiment...